jeudi 6 novembre 2008

Barack Obama, partie 1 : L'icône des médias.

Je vais à partir d'aujourd'hui entamer sans doute une petites séries d'articles ayant pour but de mener une réflexion construite sur la thématique de l'élection présidentielle Américaine ayant consacré Obama. Et dans consacré, il y a sacré.

Ce pour des raisons autant scolaires que personnelles puisque c'était déjà mon projet de coucher mes idées sur papier pour mettre au clair ma réflexion, mais aussi parce que un de nos, très bons, profs nous propose de faire ce travail de réflexion sur la présidentielle Américaine à travers trois thématiques principales déblayées ce matin même. En bref, il est capital, je pense, de décrypter le phénomène Obama, avant d'entrer dans cette "nouvelle ère promise".

A noter que je t'invite, lectorat, à poursuivre le débat et apporter ta réflexion dans les commentaires.



Obama : icône des médias.

« Le temps n'est pas encore venu de brûler ce qu'on vient d'adorer. » nous dit l’éditorial du Monde daté du 7 Novembre. Il fait ainsi un parallèle flagrant avec la thématique des icônes religieuses, en employant le mot précis de « l’adoration », et en faisant également référence à un acte iconoclaste : brûler les idoles, brûler les icôn
es, les images.
La phrase n’est pas anodine : c’est bien parce que l’image de Barack Obama a été portée à un tel degré de « religiosité » par les médias, qu’elle est employée. Et par cette simple phrase, le journaliste nous mets en face d’un problème crucial : pourquoi la gestion de l’image d’Obama par les médias va-t-elle nécessairement devenir néfaste ?



Partons d’un simple constat : partout depuis quelques mois, Barack Obama est encensé comme le sauveur, et l’homme providentiel : celui qui arrive au moment où il faut, et si l’on joue sur la polysémie des mots, par la Providence, donc directement de Dieu. Obama est donc présenté comme une figure presque messianique.

A souligner également, la figure iconique d’Obama : l’image du buste du nouveau président Américain l’air solennel et habité par une mission, regardant vers la droite et dans les hauteurs, vers l’avenir, l’espoir a fait le tour du monde. Ou encore l’image d’un homme souriant et calme saluant la foule. Ces deux images au moins, sont présentes dans les pensées de chacun, car elles ont été massivement diffusée dans les médias, joint
à des textes encenseurs, faisant de l’image d’Obama une icône, une idole.

Enfin, troisième axe de la religiosité d’Obama : Obama incarne le mythe, au sens premier du terme, du rêve américain. C’est à dire un récit collectif et universel mettant en scène des êtres symbolisant des aspects de la condition humaine. L’histoire d’Obama est hollywoodienne, mais les médias en ont fait un récit mythique : le symbole du rêve Américain à qui chacun peut s’identifier (autre thématique de l’universalité, importante elle aussi). Pour couronner le tout, la population a fini par consommer du Obama sur tous les médias sur le mode communiel, fusionnel et hystérique, ce qu’on a conduit a nommer l’Obamania, qui pourrait très bien s’appeler la religion Obamaïenne.
Ici sont les constats, en restant dans une analyse descriptive critique du phénomène.



Tout cela n’est pas sans dangers, dangers pour Barack Obama lui-même et dangers pour les citoyens Américains, ou le reste du monde.

Un des risques est que la trajectoire d’Obama, dans les médias, fasse une hyperbole. Après une folle montée et une apogée qui devrait durer quelque temps (nous sommes en plein dedeans), la chute sera d’autant plus douloureuse. En effet, lorsque la population, le monde entier va se rendre compte qu’Obama n’est pas le Messie, n’est pas le sauveur, le rédempteur, qu’il n’est pas doué de pouvoirs thaumaturgiques, en bref, qu’il n’est qu’un simple humain (doué de pouvoirs rhétoriques, tout du moins !), la réaction risque d’être soit celle d’une gueule de bois, ou celle d’une révolte face à une imposture, une imposture messianique en quelque sorte. Imposture organisée par les médias, qui a fini par échapper à Barack Obama. Révolte face à l’icône, ou iconoclasme : brûler l’icône, brûler l’idole Obama, après l’avoir adorée. Là serait la chute, la deuxième partie de la trajectoire hyperbolique d’Obama, l’icône des médias. Ce qui pourrait compliquer son action politique.

L’autre risque est tout simplement l’abolition de toute symbolique, ou de prise de recul face à l’image, le symbole, l’icône Obama : ce qui conduirait à dire « Amen » (expression populaire qui se trouve justement appropriée dans ce contexte), à toutes les actions de Barack Obama. C’est à dire se trouver totalement hypnotisé dans l’adoration communielle de l’icône, sans pouvoir établir de pensée critique : et c’est globalement la tendance générale, tant l’image Obama est prépondérante dans chaque coin du globe, et sa consommation s'établissant sur le mode fusionnel, et identificationnel.


Barack Obama est passé d’homme à icône et le chemin du retour sera d’autant plus difficile qu'il n'est pas maître de son statut.


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Complément de vocabulaire instructif : Obamalâtrie


A vos réactions. KITOUS


4 commentaires:

Stu a dit…

Dans consacré, y'a con aussi.

Poulet le jeune a dit…

Oui, ce qui était d'ailleurs sous-entendu pour créer un effet de surprise chez le lectorat. OU PAS.

MAIS OBAMA IL EST PAS CON, IL EST SACRE.

K. a dit…

Salut.

T'peux pas faire un blâme sexy de Mc Cain aussi ? Histoire que ça soir plus bandant à lire.

Merci.

Poulet le jeune a dit…

Non McCain il est pas sexy et pas bandant et il a pas gagné l'élection et il est jamais passé pour le Messie rédempteur.

Merci.


P.S. Par contre Sarah Palin me fascine.

 
LP