vendredi 12 septembre 2008

Brêves

J'ai commencé cet article sans savoir au préalable de quoi j'allais parler alors autant commencer par parler de ma dernière semaine et laisser dériver toussa toussa.

Donc voilà premier pas en fac dans mon "PARCOURS VOIE SCIENCESPO ENTREE EN MASTER TIP TOP UNIQUE NOUVEAU A L'ARRACHE" qui a l'air très bien. En gros pour résumer c'est une prépa allégée sans l'esprit prépa, en fac, sur 3 ans, et qui donne une licence et permets de rentrer à SciencesPo. Paris au niveau master. Bon, d'accord, ça n'a rien à voir avec une prépa m'enfin bon. L'équipe pédagogique est composée de 19 profs environ. Nous sommes 21 dans la classe. Déjà, c'est cool. Ensuite l'ambiance est sympa et tout, déjà assez soudée, sans doute grâce au très très efficace discours d'embrigadement magistralement servi par l'équipe pédagogique, insufflant d'entrée de jeu enthousiasme, alacrité et reconnaissance qui mouille les yeux dans nos petits coeurs tout frêles. Bref voilà. Les cours commencent Lundi 15 et j'ai déjà perdu mon emploi du temps (chargé, lui). Sinon on me propose Serbo-Croate en LV3, sexy non ?

Ensuite j'emmenage ce week-end dans mon super appart vieillot, j'ai trop un ticket avec les gérantes de la résidence, trop cool, surtout quand elles ont 60 ans et 8 descentes d'organes chacunes en moyenne, bref, l'année s'annonce épicée --". ah oui et puis ya trois quatres ouvriers moustachus qui peuvent débarquer chez moi à tout moment pendant le début d'année pour réparer des trucs. J'espère juste que je serais pas en train de regarder des documentaires sur les enfants zoophiles du Burkina-Faso quoi.

Pour finir, les facs de lettres sont vraiment très fortes pour proposer des prérentrée de 3 jours, alors que les autres facs le font en 1 journée, une heure, où limite pas du tout. Mais bon, on peut pas tout avoir dans la vie hein. Bon et sinon j'étais pas encore trop sûr d'être à Poitiers cette année parce que, comprenez-vous, j'eusse passé les concours de SciencesPo Paris, bien qu'avec fort peu d'entrain et je maîtrisé pas le subjonctif à n'importe quel temps OK ?, il eusse toutefois été possible qu'un quelconque miracle m'eusse permis de franchir le géant obstacle de la séléction examinale, et rentrer vaillament à SPParis, franchissant son magnifique portail en fer forgé, nimbé de lumière et cerclé d'angelots grassouillets, tel le spermatozoïde pénétrant l'ovule d'un ultime coup de flagelle rageur.

Mais non. Pas cette fois. CECI DIT MES RESULTATS SONT TOUT DE MEME HONORABLE HEIN BON. Je serais donc bien à Poitiers, encore qu'il est du domaine du possible qu'un quelconque IEP de Province m'appelle dans les jours qui arrivent pour compléter leurs amphis moisis qui sentent la bouse et la transpi. qu'ils crèvent.

MAIS CHANGEONS UN PEU DE SUJET BORDEL DE MERDE

J'ai enfin trouvé une utilité à la maternité. Alors qu'il semble légitime de penser qu'un chiard de 8 mois est plus riche en inconvénients qu'en avantages, voyez plutôt : il crie et pleure sans qu'on sache pourquoi, il empêche tout le monde de dormi, il bave, il rôte, il vomit, il fait caca partout, il suce les doigts, il est incapable de manger proprement, bref, en gros, il est pas sortable quoi... ET POURTANT, POURTANT, il existe bel et bien un avantage réel et concret à l'enfantement. La preuve :
Assis confortablement dans le siège molletonné d'un nouveau TGV tout neuf, l'Ipod vissé sur mes augustes oreilles, un bouquin de Marc Lévy dans les mains (ou était-ce GQ ? ceci dit ça revient au même, les deux sont vides de bout en bout), je goûtais à la délicate quiétude du wagon, et à la soudaine torpeur somnolente qui s'était emparée de moi, éprouvé que j'étais par cette dernière heure à subir les assauts auditifs d'un horrible morveux de 7 mois deux places plus loin. Car, maintenant, il DORMAIT (ou était-il mort ? quelqu'un avait-il eu moins de patience que moi ? était-ce possible ?) paisiblement dans l'étreinte phagocytante de son ex-utérus. Sa mère quoi.

C'EST ALORS QUE, d'une voix de BARYTON qui ne laissant aucune place à l'hésitation, au doute, à la résistance, Gérard Bourrel, contrôleur SNCF de son état, s'arrêta à côté de moi, et claironna "VOTRE TICKET JEUNE HOMME", couvrant ainsi un superbe morceau de PURE ELECTRO (que vous pouvez d'ailleurs écouter, ou pas, ou qqch approchant dans la smart RADIO, sans modifier les paramètres, en la lançant telle qu'elle est) et me réveillant de manière éhontée, moi qui avait pourtant bien mérité ces quelques heures volées dans les bras langoureux de Morphée. Pris de panique, je me mis à fouiller frénétiquement tout autour de moi, avant de retrouver les susdits bout de papiers au bout de 5 minutes, haletant transpirant que j'étais.

CE FUT UNE EPREUVE, OUI, UNE EPREUVE. QUOI DE PLUS EMMERDANT QUE DE FOUILLER AUTOUR DE SOI POUR CHERCHER UN BILLET DE TRAIN, CHOSE FACILEMENT PERDABLE ? QUOI DE PLUS EMMERDANT QUE DE PAYER LE TRAIN POUR NE PAS PERDRE LA FACE PENDANT UN CONTRÔLE ? MESDAMES ET MESSIEURS JE VOUS LE DEMANDE.

Et c'est bien là que l'utilité de notre nourricon INTERVIENT. Le contrôleur, son légal méfait achevé, ma personne réveillée, mon billet poinçonné, s'en fût, d'une démarque chaloupée, quoique professionnelle teintée de martialisme, vers les AUTRES QUIDAMS, EBAUBIS QU'ILS ETAIENT, AH LES CONS, NE LES AVAIENT-ILS PAS VUES ARRIVER, LES TROMPETTES DE L'APOCALYPSE, BIEN CACHEES DERRIERE UNE BROUSSAILLEUSE MOUSTACHE ?

Sans doute pas mes amis, SANS DOUTE PAS.

Mais voilà. Quand Gérard Bourrel, contrôleur SNCF de son état, apperçut ce délicat tableau si touchant, si poignant, lui rappelant peut être La Vierge à l'Enfant de Jean-Marie Bigard, ou encore la première fois qu'il avait violé sa petite fille, il ne PUT TENIR MES AMIS. Et voici les mots qu'il prononçât, d'une douce voix feutrée :
"Madame, je vous en prie, ne vous dérangez pas, votre bébé dort et son sommeil est d'or, je ne vais pas vous demandez de sortir votre billet, de toute façon une mère aimante comme vous ne peut que l'avoir car elle représente fidèlement la ménagère de moins de 50 ans, assidue au devoir et légaliste par essence, n'est-il pas bonsoir ?"

Et de partir, la mine rieuse et le pas aérien, vers des wagons accueillants.

VOUS RENDEZ VOUS COMPTE ? MAIS VOUS RENDEZ VOUS COMPTE ? QUE LA MERE N'AVAIT ELLE PAS OBTENU PRIVILEGE QUE MON ESPRIT AIGUISE N'OUBLIÂT PAS DE NOTER PROMPTEMENT CET INTERESSANT FAIT DE SOCIETE OU :

"Comment un nourrisson végétatif dans les bras peut-il permettre au quidam moyen d'esquiver habilement la sinécure qu'est le contrôle des billets dans le train ?"

Vous avez vu l'exemple. L'explication tient au fait que le bébé est VALORISE de manière éhontée dans notre société. Comme quoi ce chiard qui tient dans la main est notre avenir toussa toussa. MON CUL OUAIS MEME PAS IL SAIT MANGER PROPREMENT HEIN. M'enfin bon, puisque les contrôleurs de trains semblent être aveugles et prêter bêtement et béatement une valeur de toute puissance au perfide nourrisson, soit. EXPLOITONS CETTE NAIVETE DE MANIERE PERVERSE.

Faisons des enfants, ou volons-en, oui, car ils permettent d'économiser les billets de trains pendant presque 2 ans ! Et quand ils seront trop grands pour que l'astuce fonctionne, la pelle, le robot mixeur et le hachis parmentier sont toujours de très habiles ruses.


Alors la prochaine fois que vous faîtes un bébé, évitez le congélateur, pensez au train.



Kissous lecteurs adorés.

1 commentaire:

Stu a dit…

Cher ami, ce billet est brillant, vraiment.

 
LP